(Source principale = D.A. McFarland, Stanford – Cours Cousera “Organizational Analysis”)
Tout dirigeant passe l’essentiel de son temps à scruter son entreprise, son association, sa coopérative, etc. Ce type d’examen est évidemment indispensable mais présente l’inconvénient de resserrer, restreindre aux détails, la vision de son champ et de son cadre d’activité et de responsabilité. Il est bon, de temps en temps, de voir les choses de plus haut et de façon plus générique. Une entreprise, une association, une coopérative, etc. est une organisation, un groupe dont les membres coordonnent leurs activités pour réaliser des buts partagés. Les organisations sont diverses à bien des égards mais fondamentalement semblables quant à leur fonctionnement, leurs problèmes, leur management. Se concentrer un moment sur le concept d’organisation est une bonne manière de prendre de la « hauteur » pour retrouver ses bases. Ce premier article présente une définition de l’organisation et des modes de décisions qui s’y pratiquent. Le prochain examinera la manière sont l’organisation « accumule » des connaissances et construit sa culture. Le dernier se centrera sur la dépendance de l’organisation à l’égard de l’environnement.- La vision de l’organisation.

(Source = D.A. McFarland, Stanford – Cours cousera “Organizational Analysis”, sur la base de R.Scott “The Subject is Organizations,” 2003.Prentice-Hall)
Une organisation est un ensemble de membres participants reliés entre eux par une structure, un but, une technologie et séparés de leur environnement par une « frontière » constituée par les autres organisations.
Précisons un peu chacun de ces éléments.
Les participants sont les acteurs sociaux qui contribuent à la réalisation du but social et en tirent bénéfice.
Dans une entreprise ou association ces acteurs sont des personnes mais des organisations peuvent être membres d’organisation les réunissant.
Les structures sociales sont les règles, les rôles, les normes et les valeurs qui définissent et régulent les relations courantes, éventuellement exceptionnelles, entre les acteurs sociaux dans l’organisation.
La répartition des pouvoirs et des rôles est variable, la ligne hiérarchique pouvant être plus ou moins verticale et la répartition des taches plus ou moins « départementalisée » ou matricielle.
Les règles de coordination et de mise en œuvre des tâches sont plus ou moins formelles et procédurales.
Et cette répartition et ces règles reflètent la culture de l’organisation, les croyances, normes et valeurs dominantes caractéristiques de l’organisation.
Les buts sociaux sont les résultats visés par l’organisation et que les acteurs visent à obtenir. Ils peuvent être plus ou moins précis, plus ou moins multiples et sont parfois difficilement compatibles.
La technologie de l’organisation est composée des moyens humains, techniques et informationnels mis en œuvre dans l’organisation pour opérer la transformation des « entrées » en « sorties » ou résultats recherchés.
L’environnement de l’organisation est le milieu physique, technologique, social, culturel qui entoure l’organisation et interagit avec chaque élément interne à l’organisation, de la façon suivante :
-Les participants étant généralement aussi membres d’autres organisations et sensibles aux évolutions de toutes natures qu’ils observent, ils tendent à « introduire » dans l’organisation les évolutions externes qu’ils adoptent.
-Les structures sociales et la technologie de l’organisation sont ainsi soumises à la pression des membres mais aussi à celle des innovations introduites par d’autres organisations.
-Quant au but de l’organisation, généralement plus stable que les précédents éléments, il reste étroitement tributaire de l’évolution des « clients » et de l’environnement.
On a compris qu’une organisation est un système reliant ces quatre éléments entre eux de façon plus ou moins cohérente et contraint de tenir compte de l’évolution de son environnement.
1.2. L’évolution de la vision de l’organisation
Cette vision s’est enrichie au cours du temps ; on a d’abord caractérisé l’organisation comme un système rationnel, puis comme un système social, enfin comme un système ouvert, avant d’admettre qu’elle était tout cela à la fois.
Un organisme rationnel d’administration. La vision a été longtemps centrée sur la spécificité des buts, la formalisation de la structure, la recherche de la décision rationnelle et l’action du dirigeant ou du groupe de dirigeants. Recherche théorique, formation et consultants en gestion ont très largement alimenté la « boite à outils » du dirigeant sur la base de cette vision.
Un système social adaptable. Sous l’influence des sociologues, on perçoit alors que si les membres restent attachés à l’existence de l’organisation et à son succès, ils ont aussi des objectifs différents de ceux des dirigeants et peuvent avoir des comportements divergeant des règles ; et parmi les dirigeants aussi les divergences existent. Une structure informelle coexiste avec la structure formelle et parfois contre elle ; les buts, règles et modes de fonctionnement sont moins clairs mais cette « souplesse » n’a pas que des inconvénients ; elle permet à l’organisation de s’adapter aux contraintes internes et externes.
Un système ouvert. La diversification des activités, l’ouverture des frontières, l’exaspération de la concurrence, font de l’environnement la variable la plus déterminante de la survie et du développement de l’organisation.
- Les modes d’élaboration des décisions dans les organisations.
Aucune reproduction, ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur ». A.Uzan. 24/02/2014
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