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Le storytelling pour présenter les projets c’est ce que tout manager ou startuper devrait utiliser.

 

  1. Le voyage du héros

On a tous entendu, vu, ou lu une histoire qu’on appelle « Le voyage du héro (Hero’s Journey) »

Un personnage ressent le besoin d’aller à l’aventure. Il quitte son monde ordinaire pour aller vers un monde nouveau et inconnu. Dans ce dernier monde il peut conquérir un allié mais le plus souvent il rencontre des obstacles et des ennemis de plus en plus difficiles. A un moment il doit affronter l’obstacle ou l’ennemi le plus difficile. Il gagne cette bataille et rentre chez lui, récompensé et surtout plus expérimenté.

On a reconnu le voyage d’Ulysse mais aussi l’aventure de l’espace et celle des innovateurs d’entreprise.

Reconnaissons que dans tous ces cas nous avons été intriqués, passionnés, attentifs aux évolutions ; que nous nous sommes identifiés au héros et avons eu un fort désir de le voir réussir.

 

 

Ce sont ces sentiments qu’on vise à créer lorsqu’il s’agit de présenter un projet en entreprise et d’obtenir l’adhésion et l’aide des parties prenantes.

Tout projet est une aventure comportant des obstacles et des opposants et le porteur du projet doit montrer qu’il sait les surmonter et que les effets en seront bénéfiques pour l’entreprise et ses salariés.

L’histoire du voyage du héro est assez universelle mais il y a d’autres histoires que l’on peut utiliser selon les circonstances.

Quel que soit le type d’histoire, voici les points incontournables :

– Le contexte de l’histoire. Dans quel domaine et quand cela s’est-il produit ? L’auditoire a besoin de connaître le contexte pour comprendre le monde dans lequel il va entrer.

– Le problème. Quel est le problème à résoudre ou le défi à relever ?

– Qui est le héros ? Qui est le méchant ? Quels sont les personnes qui peuvent être blessées par le méchant mais qui sont aidées par le héros ?

– La solution. Comment le héros résout-il ce problème ou fait-il face au défi ?

 

 

Voici un modèle pour construire l’histoire et un exemple d’application dans l’entreprise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le modèle CCARI pour : Contexte, Challenge, Action, Résult et Impact.

 

-Le contexte. C’est le domaine concerné, sa situation actuelle défectueuse. Dans l’exemple ci-dessus, on est dans le domaine du stockage des données, de leur dispersion et des inconvénients pour tout le monde.

-Le défi. C’est le problème à résoudre. Dans l’exemple, il s’agit de l’incapacité des membres de l’entreprise à trouver l’information nécessaire et à vérifier sa qualité.

Avec le contexte et le défi, on attire l’attention de l’auditoire et obtient son adhésion parce qu’il comprend qu’il faut faire quelque chose de nouveau.

 

-L’action. Ce sont les mesures qui vont être prises pour résoudre le problème. Dans l’exemple, il est prévu de créer un Wiki, application web qui permet la création, la modification et l’illustration collaboratives de pages à l’intérieur d’un site web. L’auditoire est placé dans le domaine du héros et se voit combattre les difficultés.

Il sent qu’on lui fait confiance pour réussir.

 

Les résultats. Ce sont les effets généraux prévus de l’action. Dans l’exemple, l’accès aux données sera amélioré ainsi que le contrôle de la qualité des données. Les « héros » seront remerciés et valorisés.

 

-Les impacts. Ce sont les effets prévus sur les employés. Dans l’exemple, les employés mettront moins de temps pour trouver l’information qu’ils recherchent et vérifier sa qualité ; et la fiabilité de leur décision sera meilleure.

Toutes les histoires doivent avoir un sens, un but, et traduire un besoin ; et l’adhésion de l’auditoire ne peut être acquise que si la vision du projet parait fructueuse.

 

Pour le présentateur du projet, l’utilisation du Voyage du héros peut entrainer l’adhésion et la motivation de son auditoire ou de son équipe. L’appel à l’aventure, l’appel à l’action, seront d’autant plus suivis que le projet est nécessaire et fructueux pour tous et que l’équipe sent qu’on lui fait confiance et qu’elle est à la hauteur du défi.

Le présentateur ne doit en aucune façon apparaitre comme le héros ; c’est le mentor qui se met au service des héros qui vont réaliser le programme (Je construis cela pour tous. Je suis votre mentor. Je suis avec vous dans ce voyage. Je suis un allié. Mais vous êtes la partie prenante. Vous êtes le héros du voyage, car vous allez finalement recevoir ce projet, ce produit ou ce résultat).

 

 

  1. Les règles de la présentation du projet.

 

Avoir l’histoire du héros en tête comme « enveloppe de la présentation » ne dispense pas de dresser le plan détaillé de la présentation du projet.

 

2.1. Les questions que les invités se posent

Il peut être utile de savoir ou d’imaginer ce que les personnes invitées à écouter la présentation d’un projet se posent comme questions.

Ces questions principales sont, sans doute, les suivantes, même si elles ne sont pas exprimées :

-Quel est le but et l’intérêt de cette présentation ?  Qu’est-ce qu’on essaie de me dire ?

-Si on veut me communiquer des informations, je veux qu’on me parle.

-Je veux également savoir ce qui va être fait de cette information.

-Quel est le domaine concerné et en quoi cela pose un problème ?

-Quels sont les enjeux et les défis qui sont au cœur de ce changement souhaité ?

-Que faudra-il faire pour réussir et que peut-on espérer comme résultats ?

 

2.2. Le plan de présentation.

 

Dès lors le plan de la présentation du projet devient clair.

– Capter l’attention de l’auditoire en présentant d’une phrase ou deux le domaine concerné et la situation défectueuse ou dangereuse ou critique dans lequel il est.

– Dire en une phrase ou deux quel changement est nécessaire.

– Présenter ce qu’il faut changer (le What).

– Dire pourquoi il faut changer (le why).

– Présenter les options d’action possibles.

– Présenter les impacts attendus pour le personnel et pour l’entreprise.

Inviter à poser des questions ou émettre des oppositions.

– Si peu de rejets, présenter une suggestion de plan de travail et de répartition des tâches

Le présentateur doit noter que ce n’est pas lui qui compte mais la pertinence de l’information qu’il donne, le caractère plus ou moins dangereux de la situation à changer.

 

2.3. Le pitch (« elevator pitch »)

 

Un autre type de présentation peut parfois prévaloir : le « pich » de 3 minutes (présentation d’un projet destinée à convaincre un ou des interlocuteurs. Le nom complet est « elevator pitch » car il doit être assez bref pour être présenté le temps d’un trajet en ascenseur).

En voici le plan :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

What is it ? De quoi s’agit -il ?

Il s‘agit d’un projet de création très fructueuse ou de changement indispensable.

How does it work ? Comment cela fonctionne-il ?

Ce projet est très ambitieux, présente des défis redoutables mais le plan d’action est prêt et les résultats prévisibles.

Are you sure ? Etes-vous sûr de vous ?

J’ai déjà testé mes hypothèses sur des experts et ils m’ont plutôt encouragé à les mettre en œuvre.

Can you do it ? Pouvez-vous le réaliser ?

Oui je sais ce qu’il faut faire, j’ai préparé un plan, j’ai hâte de commencer si je peux réunir les moyens nécessaires.

 

Il est clair que quelques graphiques ou quelques maquettes seraient utiles pour soutenir les affirmations et que quelques références peuvent soutenir la crédibilité du présentateur.

 

 

3 Respecter le mode de fonctionnement du cerveau

https://www.observatoireb2vdesmemoires.fr/le-fonctionnement-de-la-memoire

 

Le schéma suivant présente les notions essentielles :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’information est initialement reçue par notre mémoire sensorielle ; c’est ce que nos sens ont perçus. Ce peut être un choc émotionnel ou un fait banal. Ce qui se passe dans notre mémoire sensorielle entre dans notre mémoire de travail puis est oublié.

La capacité limitée de la mémoire de travail exige des répétitions (rehersal) mais son contenu est oublié lui aussi.

La mémoire à long terme, elle, a une capacité quasi illimitée et on peut y récupérer (retrieval) ce qui est nécessaire si elle a reçu de la mémoire de travail des informations claires.

Il s’agit donc de ne pas surcharger la mémoire de travail ni lui communiquer des informations inutiles.

C’est pourquoi les histoires sont si efficaces ? L’auditoire vit l’histoire avec le présentateur ; vie le problème présenté, ressent la tension et le drame, la libération. Et cela fait partie de la mémoire à long terme.

 

Les gens réagissent mieux en écoutant les gens parler, en voyant leurs visages, en se connectant avec eux. Nous nous connectons beaucoup mieux dans notre esprit avec les gens qu’avec les diapositives. Utilisez donc cet avantage naturel ; la façon dont nous prêtons attention aux visages et aux gestes non verbaux, etc. des gens aide à établir le lien émotionnel et à l’intégrer dans ma mémoire à long terme.

 

Source : https://www.coursera.org/learn/storytelling-that-delivers-program-and-project-outcomes/home/module/1

 

Autres articles suer le sujet dans le blog :

https://outilspourdiriger.fr/outils-pour-storyteller-debutant/

https://outilspourdiriger.fr/utiliser-le-storytelling/

 

 

Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur.  A. Uzan. 28/06/2025