Créer un produit nouveau selon Google n’est pas se lancer dans une aventure, certes passionnante, mais brouillonne, tâtonnante, sans fil directeur et sans méthode. Plusieurs boites à outils du créateur de produit nouveau existent.
Celle de Google retient les trois points principaux suivants :
-les étapes du développement d’un produit ;
-la méthode de réflexion conceptuelle (design thinking) ;
-les méthodes de recherche.
- Le cycle de vie du développement du produit
Tout nouveau produit résulte d’étapes de développement qui le mènent de la première intuition à la mise sur marché. Comme l’illustre de schéma ci-dessous on retient cinq étapes : le brainstorming, la définition, la conception, le test et le lancement.
Le brainstorming.
C’est l’étape de la réflexion intense sur l’utilité potentielle du produit prévu ; son type d’utilisateur, le problème auquel il apporte une solution nouvelle, ses concurrents.
Il est nécessaire de réunir un groupe d’expériences professionnelles diverses et de pratiquer intensément le « pourquoi et le comment ».
Il est assez probable que cette phase dure plusieurs séances car des compléments d’informations et des consultations seront nécessaires.
– La première définition du produit à créer (Define).
C’est l’étape de la traduction des idées vérifiées lors de l’étape précédente concernant le ciblage du produit et du problème et la première définition des fonctionnalités à lui donner.
– La conception (Design).
C’est l’étape des esquisses et des maquettes, voire des prototypes, pour créer une première conception du produit susceptible d’être testée en interne et auprès d’utilisateurs potentiels.
– Le test.
C’est l’étape de la présentation de l’esquisse du produit à des utilisateurs potentiels et de la mise en œuvre des observations collectées pour affiner les fonctionnalités du produit.
– Le lancement sur le marché (Launch)
C’est l’étape où on constate quel accueil est réservé au produit nouveau.
Ce schéma semble linaire mais, le plus souvent, il est itératif ; on revient à l’étape précédente selon ce qu’on apprend dans l’étape d’après.
- 2. La réflexion conceptuelle (design thinking)
C’est une approche du développement des produits qui place les besoins de l’utilisateurs au centre de tout.
Cette méthode du « design thinking » comprend 5 phases comme l’illustre le schéma ci-dessous :
Faire preuve d’empathie, définir, imaginer, prototyper et tester.
Ici aussi, cela semble être un processus linéaire, mais en fait il doit être itératif, conduire à revenir en arrière à mesure de ce qu’on apprend dans n’importe quelle phase.
Faire preuve d’empathie
Au cours de cette phase, l’objectif principal est de comprendre l’utilisateur, ses problèmes, ses désirs, ses besoins, ses fournisseurs et son environnement de travail.
Voici les questions à se poser ;
-Qui sont exactement les utilisateurs du produit à créer et quelle est leur situation ?
-Que pensent, ressentent et disent les utilisateurs de leurs expériences avec des produits similaires ?
L’objectif est de définir les problèmes les plus importants que les utilisateurs doivent résoudre.
Définir.
Au cours de cette phase, les concepteurs s’appuient sur le travail d’empathie pour répondre à la question clé suivante : parmi les besoins ou les problèmes des utilisateurs, quels sont les plus importants auxquels la conception doit répondre ? Généralement, les concepteurs utilisent une combinaison d’outils pour répondre à cette question, et en particulier, le parcours de l’utilisateur, c’est-à dire la série d’expériences que vit l’utilisateur lorsqu’il tente d’atteindre son objectif.
Cette phase devrait déboucher sur un énoncé du problème qui résume qui est l’utilisateur, ce qu’il semble attendre du produit nouveau et pourquoi.
L’idéation
L’objectif de l’idéation est de proposer autant de solutions de conception que possibles, sans les évaluer.
L’évaluation et le choix sont opérés par la comparaison des solutions possibles.
Les deux questions à se poser à cette phase sont les suivantes ;
-comment pourrions-nous… ? (How might we.)
-quels sont les points forts des concurrents.
Une autre méthode d’idéation est résumée par l’acronyme SCAMPER qui signifie : Substituer des éléments, Combiner des éléments, Adapter, Modifier, Faire un autre usage, Éliminer et Réarranger.
L’idéation exige un travail d’équipe.
Le prototype
Le prototype est un premier modèle du produit à créer visant à démontrer sa fonctionnalité et à être testé en interne comme par des utilisateurs potentiels
Il ne s’agit pas de réaliser un produit fini trop coûteux et hasardeux, mais d’améliorer le prototype initial sur la base des tests, en particulier sur la base des réactions d’utilisateurs potentiels.
Le test de la solution retenue.
C’est ici qu’on peut vérifier les éléments suivants :
– si sont validées les idées, les informations ou les décisions issues des étapes précédentes ;
-quels sont les problèmes d’utilisabilité que les utilisateurs rencontrent ;
– comment les prospects accueillent le prototype.
L’idéal est de soumettre le test au plus grand nombre d’utilisateurs potentiels possibles et de collecter des informations par l’observation et les entretiens.
- Les méthodes de recherche et les biais cognitifs
3.1. Distinguons les méthodes selon les étapes du développement du produit
–Avant toute étape du développement du produit et en particulier avant celle du brainstorming.
Le projet commence par l’intuition du créateur sur un produit mais le créateur est vite conduit à lire tout ce qui se dit sur le sujet et à consulter des experts pour percevoir si l’opinion générale est plutôt ouverte à l’idée.
Cette phase de recherche peut servir à centrer le brainstorming sur l’essentiel.
Elle peut être longue mais se révèle généralement peu coûteuse.
Avant l’étape de la conception.
La recherche porte sur la définition du problème de l’utilisateur auquel le produit futur peut apporter une solution.
Cette recherche nécessite une discussion avec les utilisateurs potentiels concernés.
Dans ce domaine, les méthodes les plus courantes sont les suivantes :
-Les entretiens ;
-Les enquête ;
-Les groupes de discussion ;
-L’audit concurrentiel ;
-L’études du journal des activités quotidiennes des utilisateurs potentiels.
Pendant l’étape de la conception,
L’objectif de la recherche de conception porte sur la manière dont le produit doit être fabriqué.
Chaque fois qu’est créée une nouvelle version du produit, une nouvelle recherche doit évaluer ce qui fonctionne bien et ce qui doit être modifié.
La méthode la plus courante pour mener une recherche de conception est l’étude d’utilisabilité, qui est une technique permettant d’évaluer un produit en le testant sur des utilisateurs.
D’autres méthodes pour mener une recherche de conception peuvent être les suivantes :
– Le test A/B : une méthode de recherche qui évalue et compare deux aspects différents d’un produit ;
– l’enquête auprès des passants ou des clients des cafés.
-Après le lancement sur le marché.
L’objectif de la recherche post-lancement est de comprendre comment les utilisateurs ont accueilli le produit et de déterminer s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise expérience pour eux. On peut alors également vérifier les performances du produit par rapport à celles de la concurrence.
Les méthodes de recherche dans cette phase sont les suivants :
-Test A/B ;
-Études d’utilisabilité ;
-Les enquêtes ;
-Analyse des avis enregistrés des utilisateurs pendant qu’ils interagissent avec le produit ;
La recherche qualitative est basée sur l’observation, et une partie essentielle des études d’utilisabilité consiste à observer comment les participants interagissent avec le produit. En se concentrant sur l’étude qualitative lors des études d’utilisabilité, on peut obtenir des informations plus personnelles en évaluant le comportement des utilisateurs lorsqu’ils font l’expérience du produit.
L’étude quantitative peut également être utilisée lors des études d’utilisabilité pour comprendre les impressions des participants sur le produit.
3.2. Les biais cognitifs
Un biais cognitif conduit à avoir un préjugé pour ou contre un projet ou une personne sur la base d’informations limitées.
Ce sont des mécanismes de pensée qui faussent la perception et le jugement, souvent de manière inconsciente.
Nous en avons tous et ne pouvons les éliminer complètement mais seulement en être plus conscients pour décider sans préjugé.
Les biais sont très nombreux ; les plus importants sont les suivants ; le biais de confirmation, le biais de faux consensus, le biais de primauté, le biais de récence, le biais implicite et l’erreur des coûts irrécupérables.
-Le biais de confirmation.
Ce biais conduit à rechercher les moyens de prouver ses idées préconçues.
Atténuer ce biais doit conduire à poser des questions ouvertes et à écouter ce qui est dit sans commentaires ou à interroger un large échantillon d’utilisateurs.
– Le biais de faux consensus.
Il conduit à penser que les autres penseront comme soi sans vérifier cet a priori.
– Le biais de récence.
Il conduit à ne se souvenir que de la dernière partie d’un entretien. Il est le plus facile de se souvenir de la dernière chose entendue lors d’un entretien, d’une conversation
C’est pourquoi il faut prendre des notes ou enregistrer l’entretien
-Le biais de primauté.
Il conduit à ne retenir comme importante que l’impression qu’a faite le premier interlocuteur.
– Le biais implicite ou biais inconscient.
Il conduit à se base sur les stéréotypes que nous retenons à notre insu. Par exemple, n’interroger que des personnes appartenant à un ensemble limité de profils d’identité, tels que la race, l’âge, le sexe, le statut socio-économique et les capacités.
– Le biais des coûts irrécupérables.
Il conduit à la tendance à poursuivre un projet ou une entreprise dans lequel du temps, de l’argent ou des efforts ont déjà été investis, même lorsque les données actuelles suggèrent que le résultat final ne justifiera probablement pas l’investissement supplémentaire
Pour éviter ce biais des coûts irrécupérables, il faut divisez le projet en phases plus petites, puis définir les points ou les moments où on décide de poursuivre ou d’arrêter, où il vaut mieux de revenir en arrière sur la base de nouvelles informations avant que le projet n’aille trop loin.
On doit reconnaitre que cette présentation n’apporte pas beaucoup d’idées nouvelles.
Mais elle fournit un processus simple et juste de la création d’un produit nouveau.
Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur ». A. Uzan. 21/04/2025
Source ; https://www.coursera.org/learn/foundations-user-experience-design/home/module/1
Pour aller plus loin.
La rubrique Création de ce blog comporte 80 articles, dont les trois suivants
https://outilspourdiriger.fr/preparer-un-projet-selon-google/
https://outilspourdiriger.fr/preparer-une-innovation-1/ et 2
https://outilspourdiriger.fr/de-lidee-au-prototype-selon-la-wharton-school/