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André Uzan

Ancien universitaire

Créateur d’entreprise

Devenir entrepreneur social, selon HEC. 1 Devenir entrepreneur social, selon HEC. 1

 

 

Devenir entrepreneur social, c’est entreprendre dans le domaine situé entre le secteur public et le secteur marchand.

C’est entreprendre sans but lucratif, pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux importants mais non satisfaits par les secteurs public et privé.

C’est aussi, devenir intrapreneur dans les entreprises privés soucieuses de leur impact social et environnemental.

Ces deux types d’activité connaissent un fort développement en France, attirant de jeunes entrepreneurs, souvent issus des grandes écoles, décidés à mettre leur désir d’entreprendre au service des besoins sociaux ou environnementaux insatisfaits.

En fait la dichotomie classique entre entreprendre à but lucratif et entreprendre à but social s’atténue beaucoup, chez les élèves des grandes écoles (https://outilspourdiriger.fr/ce-que-les-diplomes-des-grandes-ecoles-attendent-de-lemploi ) comme chez les entreprises.

Dans les deux cas, entreprendre, c’est changer son environnement, innover, et prendre des risques mais c’est aussi et surtout « rêver », réaliser son rêve.

Découvrir son rêve, ce qu’on souhaite réaliser dans la vie, est une démarche personnelle d’introspection mais réaliser son rêve, réussir son entreprise, est toujours difficile quel que soit le type d’entreprise à créer.

En fait et comme le montre le schéma suivant de HEC : le rêve prend souvent sa source dans l’inspiration, l’observation du réel ou l’adoption d’un modèle identitaire ; l’introspection doit confirmer que c’est bien le rêve de sa vie ; puis il faut entrer dans la phase de préparation, vérification des conditions de réalisation et de succès ; et enfin dans la phase d’implémentation.

Etapes création entreprise sociale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour éviter de faire trop long ou trop résumé, on consacrera deux articles à ce sujet.

Le présent article traitera des points suivants : les sources d’inspiration et le choix de ce qu’on rêve d’entreprendre.

Un article prochain traitera du modèle économique du projet.

 

  1. Les sources d’inspiration.

Ce peut être l’observation de son environnement pour repérer le domaine d’action possible ou un modèle identitaire inspirant.

 

1.1. L’observation de la réalité.

Les défis majeurs à surmonter sont bien connus mais chacun d’eux peut être vu comme une opportunité d’entreprenariat social. Ils peuvent être ramenés à trois catégories principales : la diminution des ressources fossiles et vivantes, l’accroissement de la population mondiale, l’augmentation des inégalités.

 

-La diminution des ressources

Le capital de ressources décroît mais aussi la capacité de l’utiliser.

Les ressources fossiles tendent à s’épuiser et la biodiversité à se réduire. La capacité d’utiliser les ressources diminue avec le réchauffement climatique et le rétrécissement des territoires naturels.

-La croissance de la population.

De 2,5 milliards en 1950, la population mondiale sera d’environ 10 milliards en 2050 et l’augmentation aura lieu principalement dans les pays les plus pauvres.

Ces deux défis, ressources et démographie, conduisent à considérer comme indispensables, désormais, l’économie et la réutilisation des ressources.

-L’augmentation des inégalités

Les inégalités ont tendances augmenter, entre pays et au sein d’un même pays. Et le développement économique tend à accroître les conflits entre pays et entre types de population d’un même pays.

 

Trois défis majeurs, donc, mais chacun d’eux peut être vu comme une opportunité pour devenir entrepreneur social.

Le proverbe dit « Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste pense qu’il va changer mais le réaliste ajuste les voiles ».

Les pouvoirs publics (locaux, nationaux et internationaux) et les entreprises, dans une moindre mesure, tentent d’apporter des solutions à ces défis et le développement technologique laisse espérer des améliorations, mais l’action des entrepreneurs sociaux reste indispensable, comme en témoigne leur nombre croissant dans tous les pays.

 

1.2. Les modèles identitaires.

Ce peut être une entreprise sociale ou un entrepreneur social qu’on découvre et qui correspond à son « rêve » ou l’évoque, déclenchant un processus de ralliement, d’imitation ou de transposition.

Voici quelques exemples cités par le Mooc.

 

1.2.1. Exemples d’entreprise sociale.

-L’utilisation d’une ressource locale, le jute, pour fabriquer des bateaux au Bangladesh.

-Une entreprise d’insertion pour valoriser les savoir-faire culinaires et conduire vers l’emploi professionnel.

-Un garage solidaire pour proposer des réparations, entretiens et ventes de véhicules à moindre coût et permettre à ses membres de s’insérer dans la vie professionnelle.

-Une association pour pratiquer le maraîchage biologique, vendre des paniers de légumes à ses adhérents et permettre à ses employés de rejoindre le marché u travail.

– Une association pour entreprendre des projets d’écoconstruction à vocation sociale, avec des matériaux tels que le chanvre, la paille, l’ouate de cellulose, et pour développer des solutions de logements sociaux peu couteux.

-Un mouvement « Énergie partagée », qui développe des projets d’énergie renouvelable locaux.

 

1.2.2. Exemples d’intrapreneuriat

-Une journaliste a progressivement développé dans son journal une série d’actions promouvant les entreprises sociales sans chercher à promouvoir son journal au sens classique du terme : enquêtes auprès des entreprises sociales, accueil de tribunes et de témoignages, site Web, etc. ; ce qui a permis à des personnes de découvrir les entreprises sociales et ses métiers et aussi de valoriser les entrepreneurs et intrapreneurs sociaux.

-La filiale d’un grand groupe mobilise 250 bénévoles pour proposer dans les collectivités locales des solutions de mobilité pour les personnes en situation de fragilité,

-Un grand groupe immobilier qui a lancé une nouvelle manière de fixer les prix en se basant sur la totalité du coût de logement (sur l’ensemble de son cycle de vie) et non plus sur le seul coût de la construction ; ce qui permet de réduire le prix de la location pour les plus démunis et d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

-Un grand groupe agroalimentaire qui soutient des projets d’entrepreneurs sociaux dans le domaine de l’accès à l’eau dans les pays et les milieux ou cet accès est difficile.

 

 

  1. Choisir ce qu’on rêve d’entreprendre.

 

Parfois, le choix s’impose à soi comme une évidence ; parce c’est son rêve de toujours ou parce l’observation du réel l’a imposé immédiatement ou parce qu’un modèle identitaire a provoqué la « révélation ».

Le plus souvent, cependant, le choix n’est pas clair d’emblée ; il y a hésitation entre de multiples opportunités.

Il faut alors se livrer à l’introspection et à l’aide des proches pour apprendre à mieux se connaître et à mieux savoir ce que l’on veut et ce que l’on peut.

Il ne s’agit pas de choisir selon son goût ou son envie du moment mais d’opérer un engagement long avec la motivation et les moyens nécessaires pour réussir.

C’est pourquoi, il est important de recourir à l’introspection, de chercher à mieux se connaître ; mieux connaître ses valeurs personnelles, ses talents, la mission choisie mais aussi ses forces, ses faiblesses et ses moyens d’action.

On peut opérer cette analyse de plusieurs façons mais les deux axes de recherche suivants peuvent beaucoup aider :

-recenser les points principaux de son parcours de vie ;

-repérer ses talents, limites, défis, valeurs, etc.

 

2.1. Le parcours de vie.

La nécessité de cette analyse repose sur le proverbe selon lequel « Quand tu ne sais plus où tu vas, retourne-toi et regarde d’où tu viens ».

Il s’agit de comprendre où on en est et pourquoi, sur le plan personnel comme professionnel, comme l’indique de schéma suivant :

Ligne.de.vie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nb = le mooc offre une liste de questions à se poser pour tracer et analyser sa ligne de vie.

 

2.2. Talents, limites, défis, valeurs, etc.

 

L’aide des proches est très utile pour confirmer et préciser ce qu’on a repéré :

-ses qualités, forces, talents ;

-ses limites, défauts, incertitudes, etc. ;

-le ou les défis qui mobilisent ;

-les valeurs qui motivent (ex : être utile, libre, volontaire, agir avec les autres, etc.) ;

-les personnalités qui inspirent ;

-l’aspiration principale à satisfaire ;

-les points d’appui et de soutien sur qui compter ou qu’il faut mobiliser.

 

2.3. Conseils d’entrepreneurs et d’+intrapreneurs sociaux à succès

 

2.3.1. La vie nous fait tendre au changement mais cette tension est ressentie par certains, les entrepreneurs, plus que par d’autres.

On ne peut changer le monde autour de soi que si on est allé vers ce que nous sommes appelés à devenir.

Nous avons besoin d’être serein, d’être en harmonie avec soi-même, pour agir.

En utilisant une métaphore musicale, on peut dire que plus l’instrument est accordé (plus on est en harmonie avec soi-même), plus le son porte loin de façon naturelle, harmonique, sans se forcer.

 

2.3.2. Je pense qu’on est une graine qui ne peut pas pousser toute seule et qui a besoin de regarder les pratiques des gens qui ont trouvé leur chemin.

Rendre le monde meilleur ne s’opère pas en se sacrifiant mais en y prenant du plaisir, du bonheur.

Vivre ses rêves, c’est oser entreprendre, individuellement ou collectivement, après avoir réfléchit à son rêve et s’être enrichit de l’expérience des autres personnes.

 

 

2.3.3. Témoignage du fondateur du cabinet conseils Sparknews

 

-Dans un groupe d’ingénieur agronome parti à la découverte d’initiatives sociales, chacun pouvait faire ce qu’il voulait mais un seul s’est rendu compte que sa passion était de communiquer avec les gens, de créer des liens, d’inspirer les autres.

Finalement son métier a été la communication parce que c’était ce qui le passionnait le plus.

 

 

-Se retourner sur son histoire est nécessaire pour se projeter vers le futur.

Il faut refaire par la pensée le chemin parcouru de la façon suivante ;

-choisir 3 moments dans le passé, et, dans chaque cas, revisiter le souvenir, écoutez la sensation qu’il a laissé.

À la fin de cette séquence, on a repéré les moments clés du chemin parcouru

-tenter d’imaginer un moment fort que vous aimeriez vivre dans le futur.

Voilà un moyen de se souvenir des moments qui nous ont menés là où nous sommes et de nous projeter vers là où nous voulons aller.

 

Source principale : https://www.coursera.org/learn/entrepreneur-changement/home

Pour aller plus loin : la rubrique « Création » du blog comporte 76 articles ; en voici une sélection.

https://outilspourdiriger.fr/de-lidee-au-prototype-selon-la-wharton-school/

https://outilspourdiriger.fr/devenir-entrepreneur-les-conseils-du-mit/

https://outilspourdiriger.fr/mit-24-etapes-pour-creer-une-entreprise/

https://outilspourdiriger.fr/business-model/

 

 

Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur.  A. Uzan.  18/09/2023