L’entretien annuel, selon Benefiz.
Management 7 mai 2023 André UZAN
L’entretien annuel, moment de rencontre du salarié avec son manager, n’est pas obligatoire mais il est généralement pratiqué par les entreprises.
Il vise à réaliser les opérations suivantes :
-Procurer un moment d’échange privilégié entre les collaborateurs et leur manager.
-Evaluer les performances et les compétences des collaborateurs.
-Détecter leurs souhaits d’évolution et leurs besoins de formation.
Pour le manager, l’entretien annuel est l’occasion de mieux comprendre ses collaborateurs et le climat social de son service ; de repérer ses collaborateurs les plus performants ainsi que ceux qui ont besoin d’aide où qui posent un problème.
Pour le collaborateur, l’entretien annuel est l’occasion de défendre son bilan, d’exprimer ses besoins d’aide et de présenter ses demandes de rémunération et de promotion.
Benefiz, une start-up spécialisée en matière de gestion des avantages sociaux dans l’entreprise, a lancé, en partenariat avec OpinionWay, un sondage (1001salariés à la sortie des entretiens annuels de 2022) pour savoir ce qui se discute lors des entretiens annuels et ce qui se pratique en matière d’avantage sociaux.
Notons que 30 % des salariés n’ont jamais d’entretien annuel.
Voyons d’abord les points objets de négociation dans les entretiens annuels. Nous verrons ensuite le degré de satisfaction des salariés concernant l’augmentation du salaire ; enfin, nous examinerons les connaissances et opinions des salariés en matière d’avantages sociaux.
- Les points objets de négociation.
Le tableau suivant indique les points objets de négociation et les pourcentages de salariés qui les citent.
On voit quelles sont les points cités par les plus forts pourcentages de salariés :
-les tâches et missions ;
-la rémunération ;
-le plan de formation ;
-la statut ;
Suivent les autres points, cités par des pourcentages de salariés nettement moins forts : les conditions et horaires de travail, les avantages sociaux, les congés.
On remarque qu’il n‘est pas fait mention, expressément, de l’évaluation des performances, à moins que cela soit inclus dans les tâches et missions.
1.2. Les différences selon le sexe, l’âge et le statut du salarié.
Notons les variations les plus importantes concernant :
-les tâches et missions : les salariés les plus vieux et les salariés les plus diplômés citent ces points plus souvent que les salariés plus jeunes et les moins diplômés ;
-la rémunération : les salariés hommes jeunes et les salariés les plus diplômés citent ce point plus souvent que les femmes, les salariés les plus vieux et les salariés les moins diplômés ;
-Le plan de formation : les femmes, les hommes d’âge moyen et les salariés les plus diplômés citent ces points plus souvent que les autres hommes, les salariés les plus jeunes et surtout les moins diplômés ;
-Les conditions et horaires de travail : les femmes, les salariés les plus vieux et les salariés les plus diplômés citent ces points plus souvent que les hommes.
Il y a peu d’écart sur les autres points.
Ainsi, mis à part les salariés les plus diplômés qui citent quasi tous les points plus souvent que la moyenne, on observe que :
-les préoccupations de tâches et mission concernent beaucoup les salariés les plus âgés ;
-les préoccupations de rémunération concernent beaucoup les salariés les plus jeunes ;
-les préoccupations de formation concernent beaucoup les femmes et les salariés hommes d’âge moyens.
Au total, une majorité (63%) des salariés se déclarent satisfaits de la manière dont se passent les entretiens annuels.
- Le degré de satisfaction concernant les augmentations de salaires.
Ici, la déception domine : 63% des salariés se déclarent déçus de l’augmentation de salaire que l’employeur leur propose chaque année.
Et seulement 29% des salariés se voient proposer des augmentations conformes à leurs attentes, les autres étant moins satisfaits ou jamais augmentés.
Concernant l’augmentation de rémunérations, la plupart des salariés estiment que :
-ils la méritent mais sont peu à l’aise lorsqu’il s’agit de la demander ;
-l’entreprise a les moyens de l’accorder et les accorde de manière opaque et injuste ;
-l’inflation incite à demander plus que l’entreprise ne puisse accorder ;
-l’entreprise ne propose pas d’autres avantages que la rémunération ;
-l’entreprise sait qu’elle peut voir le salarié partir si elle n’accorde pas d’augmentation.
Cependant, les salariés sont peu nombreux à penser que la meilleure façon d’être augmenté est de partir.
Le refus d’accorder l’augmentation demandée est considérée par les salariés comme :
-un manque d’attention et de respect à l’égard du salarié ;
-l’indication que l’entreprise est en difficulté ;
-une incitation à partir faite au salarié ou le prétexte à partir.
- La connaissance et les opinions des salariés an matière d’avantages sociaux
Le tableau ci-dessous montre que l’existence de la plupart des avantages sociaux est connue par les salariés mais le bénéfice de beaucoup de ces avantages est généralement réservé à un petit nombre de salariés.
-mutuelle, assistance maladie, prime, RTT sont les seuls avantages qui bénéficient à près de 50% des salariés ;
-paiement d’heures supplémentaires, ticket restaurant, prévoyance, compte épargne-temps, attribution d’équipements électroniques, bénéficient à environ 30% des salariés ;
-les autres avantages bénéficient à peu de salariés et beaucoup ne sont pas connus.
Cette étude peut intéresser les DRH et les managers à double titre :
– par les résultats qu’elle révèle sur l’entretien d’évaluation d’un grand nombre de salariés ;
– mais aussi en fournissant à chaque entreprise un moyen de se « situer » par rapport à une moyenne nationale.
D’autres articles sur le même thème dans ce blog :
https://outilspourdiriger.fr/le-climat-qui-rend-heureux-au-travail/
https://outilspourdiriger.fr/levaluation-de-la-performance-au-travail/
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Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur. A. Uzan. 7/05/2023.