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(Source: D.Goleman. Harvard Business Review. 1/2004 http://hbr.org/2004/01/what-makes-a-leader/ar/1)

 
  1. Goleman, universitaire, a été le premier à définir le concept «d’intelligence émotionnelle » et à le présenter comme condition essentielle du leadership.
Ses recherches établissent, en effet, les résultats suivants : -Trois catégories de compétences sont nécessaires au dirigeant : des compétences purement techniques, des compétences cognitives (capacité d’analyse, d’embrasser un large champ, d’avoir une vision de long terme etc.) et des compétences relationnelles (capacité de travailler avec les autres, de faire accepter le changement etc.). – Si on cherche à expliquer les résultats de management par les compétences, il apparaît que les deux premiers types de compétences sont nécessaires mais que la variable la plus explicative est le troisième type, que D. Goleman a dénommé « intelligence émotionnelle ». – Cette relation entre intelligence émotionnelle et résultats est d’autant plus forte que le leader est haut placé dans la hiérarchie. – L’intelligence émotionnelle peut s’acquérir. Le tableau ci-dessous présente les cinq composantes de cette intelligence ainsi que la définition et les caractéristiques (hallmarks) de chacune d’elle. Leadership.1 Les trois premières composantes concernent la capacité de s’auto-manager et les deux dernières concernent la capacité de manager sa relation avec autrui en milieu de travail.  
  1. La conscience de soi (Self-Awareness)
C’est la capacité d’avoir une bonne compréhension des déterminants de ses humeurs, émotions, impulsions, besoins et d’avoir une bonne connaissance des effets de son comportement sur les autres. Le leader lucide sait comment ses sentiments affectent son comportement professionnel et celui de ses  collègues et il est capable d’en parler ouvertement. Il a claire conscience de ses valeurs et de ses buts et confiance en lui. Il connait ses forces et ses faiblesses, sait adapter ses objectifs à ses capacités et demander de l’aide. Il reconnait ses erreurs, pratique l’autodérision avec humour et recherche la critique constructive. Confiance en soi, juste autoévaluation, sens de l’autodérision sont ses caractéristiques principales.  
  1. La maîtrise de soi (Self-Regulation)
La maîtrise de soi est la capacité de canaliser ses mauvaises humeurs et impulsions pour les transformer en pensées constructives. Le leader maître de lui, calme, pondéré, constructif crée autour de lui un climat de confiance et d’équité qui sert d’exemple, réduit les conflits et les réactions impulsives aux changements. Fiabilité et intégrité, aisance dans l’ambiguïté, ouverture au changement, sont ses caractéristiques qu’il ne faut pas confondre avec froideur ou absence de détermination.
  1. Motivation d’accomplissement. (Motivation)
C’est ce qui pousse à faire bien, beau, vite, etc. par goût et non pour obtenir une récompense financière ou morale ou par obligation subie. Le leader qui possède une telle motivation recherche le défi, aime apprendre et explorer les nouvelles approches et retire fierté du travail bien fait.  Il tend à placer plus haut que les autres le niveau de performance à réaliser et aime mesurer les résultats, les siens comme ceux des autres. Sa maîtrise de soi, sa confiance en soi et sa motivation d’accomplissement lui permettent de supporter la frustration causée par l’échec et de préparer le redressement. On voit comment une telle motivation fonde le leadership : l’exigence envers soi légitime l’exigence envers les autres et l’adhésion est entrainée par la lucidité, l’intégrité et la loyauté.  
  1. Empathie (Empathy)
C’est la capacité à se mettre à la place d’autrui et de comprendre ce qu’il ressent sans chercher à le juger ni à le consoler ni à décider à sa place. C’est l’attitude de compréhension et chacun a pu apprécier sa présence ou se révolter contre son absence chez un ami comme chez un supérieur. Pour un leader, être empathique ne veut pas dire être complaisant mais seulement prendre en considération les sentiments et opinions des autres pour prendre une bonne décision. Trois raisons rendent cette caractéristique encore plus importante aujourd’hui : –La difficulté de diriger une équipe sans recourir à sa seule autorité « statutaire ». Toute équipe est un « chaudron » d’émotions alimentées par les divergences de perceptions, de valeurs, etc. et aucune voie de convergence acceptée par tous ne peut être trouvée sans compréhension de chaque point de vue. -La difficulté du management interculturel Les échanges avec les clients ou les collaborateurs étrangers sont sources de méprises s’il n’est tenu aucun compte des différences de culture et d’éthique. Chercher à connaître ces différences est nécessaire mais encore plus nécessaire est l’empathie pour vérifier ses hypothèses avant d’agir. –La difficulté de retenir les talents dans l’entreprise. Tout départ de collaborateur de talent est une perte,  en particulier quand il s’agit de leader ;  et on sait quel rôle joue dans ce départ le sentiment de n’être pas compris, reconnu, etc. Capacité de former et de retenir les talents, ouverture à la relation interculturelle, goût du service rendu, telles sont les caractéristiques principales du leader empathique.  
  1. Le savoir-être avec les autres ? Le savoir-entrainer les autres ? (Social Skill)
Pour l’auteur, il ne s’agit pas de sociabilité ou de convivialité mais plutôt de l’exercice de l’influence, de la capacité d’entrainer les autres. Le leader doté de cette capacité cherche en permanence à établir de bons rapports avec les autres et à tisser des liens, parce qu’il sait qu’il ne peut rien faire d’important tout seul. Cette capacité est le résultat de toutes les autres composantes de l’intelligence émotionnelle. L’empathie rend apte à gérer les équipes, la conscience et la maitrise de soi rendent aptes à persuader et la passion pour le travail et la réussite est un modèle contagieux et qui légitime l’exigence envers les autres.   Comme toute thèse sur le leadership, celle de D. Goleman donne lieu à polémique. On peut admettre qu’elle néglige tel ou tel aspect du leadership mais on ne peut nier qu’elle met en lumière une des principales conditions de l’exercice du leadership.    

Faites le test de D.Goleman (amusant mais sans valeur scientifique)

Source : http://www.trans4mind.fr/coeur/QE-test.html

Cochez une réponse par question…sans chercher à lire les réponses données à la fin ! Puis, interrogez-vous !
  1. Votre avion est secoué. On annonce: « Nous traversons une zone de fortes turbulences ». Que faites-vous?
  2. a) Vous continuez à bouquiner ou à regarder le film comme si de rien n’était.
  3. b) Vous observez le personnel de bord et relisez la feuille d’instruction «en cas d’urgence».
  4. c) Vous faites un peu de a) et de b).
  5. d) N’en savez rien. Jamais prêté attention à ça.
 
  1. Vous êtes au parc avec des enfants de 4 ans. Une fillette pleure parce que les autres ne veulent pas jouer avec elle.
  2. a) Vous les laissez se débrouiller.
  3. b) Vous discutez avec elle: comment pourrais-tu faire pour que les autres t’acceptent dans leurs jeux?
  4. c) Doucement, vous lui dites: « Voyons, me pleure pas. »
  5. d) Pour la distraire, vous lui lancez: « Viens! On va jouer à autre chose. »
 
  1. Vous espériez avoir la note X et vous avez nettement moins que X.
  2. a) Vous faites des plans pour vous améliorer.
  3. b) Vous prenez la résolution de faire mieux.
  4. c) Vous pensez: tant pis pour cette matière, j’excelle dans les autres!
  5. d) Vous allez voir le prof et râlez pour qu’il vous mette une meilleure note.
 
  1. Vous vendez des assurances. Après 15 appels, vous faites chou blanc. Découragé, vous vous dites:
  2. a) C’est un sale jour, demain ça ira mieux.
  3. b) Qu’est-ce qui cloche chez moi pour que j’aboutisse à tous ces refus?
  4. c) Je vais essayer quelque chose de nouveau dans mes prochains téléphones.
  5. d) Je vais changer de boulot.
 
  1. Vous êtes manager. Lors d’une réunion, un employé se permet une blague raciste.
  2. a) Vous ignorez – Après tout, ça n’est qu’une blague.
  3. b) Vous faites venir la personne dans votre bureau et la réprimandez.
  4. c) Devant tout le monde, vous faites remarquer qu’ici, on ne fait pas ce genre de blagues.
  5. d) Vous suggérez à l’employé de suivre un cours de formation sur le thème des diversités ethniques.
 
  1. Votre ami est fou furieux parce qu’un chauffard lui a coupé la route.
  2. a) Vous lui dites de ne pas en faire tout un plat et d’oublier.
  3. b) Vous mettez sa cassette favorite pour le distraire.
  4. c) Vous renchérissez et vous l’aidez à sortir toute sa haine du chauffard.
  5. d) Vous dites que ça vous est arrivé et qu’après vous vous avez compris que la voiture se rendait aux urgences.
 
  1. Scène de ménage dévastatrice.
  2. a) Vous faites une pause de vingt minutes pour vous calmer, avant de reprendre la discussion.
  3. b) Vous coupez la discussion sans vous troubler et ne répondez pas aux provocations.
  4. c) Vous vous excusez et demandez à votre partenaire d’en faire autant.
  5. d) Vous prenez un instant de réflexion pour récapituler aussi objectivement que possible vos griefs.
 
  1. Vous dirigez un groupe qui doit résoudre un problème.
  2. a) Vous demandez à chacun de venir avec les meilleures solutions dans les meilleurs délais.
  3. b) Vous prenez du temps pour que chacun fasse connaissance.
  4. c) Vous demandez à chacun quelles sont ses idées, pendant qu’elles sont encore fraîches.
  5. d) Vous montez un brainstorming: toutes les solutions qui passent par la tête sont bienvenues.
 
  1. Votre fils de 3 ans est hypersensible, il craint les nouveaux endroits et les personnes depuis sa naissance.
  2. a) Il est timide: il faut le protéger.
  3. b) Allons voir un psy pour enfant.
  4. c) Vous l’exposez à ce genre de situations pour qu’il domine sa peur.
  5. d) Vous l’entraînez très progressivement à faire face à des situations de ce type.
 
  1. Vous voulez vous remettre à l’instrument de musique que vous avez négligé dans votre enfance.
  2. a) Vous vous y attelez chaque jour, pour des exercices.
  3. b) Vous choisissez d’abord des morceaux à votre portée.
  4. c) Vous vous y mettez seulement quand vous en avez envie.
  5. d) Vous choisissez des morceaux difficiles, que vous finissez par maîtriser.
  Calculez votre QE et interrogez-vous sur vos réponses et sur celle de D.Goleman: Q1: Toutes les réponses sont bonnes, sauf D, qui montre que vous êtes inconscient de vos réponses sous stress. Points par réponses =            A=20, B=20, C=20, D=0 Q2: B est la meilleure réponse. Vous savez utiliser les crises pour en tirer le meilleur parti. A=0, B=20, C=0, D=0 Q3: A est la meilleure réponse. La volonté d’élaborer un plan est preuve de self-motivation. A=20, B=0, C=0, D=0 Q4: C’est la meilleure réponse, un signe d’optimisme, de persévérance et d’imagination. A=0, B=0, C=20, D=0 Q5: C’est la meilleure réponse. Vous êtes très clair sur ce qui est socialement permis au sein de l’entreprise. A=0, B=0, C=20; D=0 Q6: D est la meilleure réponse. Vous êtes capable tout à la fois d’empathie et de calmer la situation en modifiant les points de vue.   A=0, B=5, C=5, D=20 Q7: A est la meilleure réponse. 20 minutes sont physiologiquement nécessaires pour que corps et cerveau se calment et redeviennent cool.           A=20, B=0, C=0, D=0 Q8: B est la meilleure réponse. Le travail en groupe est plus créatif si l’harmonie règne. A=0, B=20, C=0, D=0 Q9: D est la meilleure réponse. Vous ne placez pas les gens devant des défis qu’ils sont incapables de relever. A=0, B=5, C=0, D=20 Q10: B est la meilleure réponse. Vous savez mêler apprentissage et plaisir, ce qui donne les meilleurs résultats.                                 A=0, B=20, C=0, D=0   Faites votre total… Avec 200 points, vous avez un QE (Quotient émotionnel) maximum. Avec 100 points, vous avez la moyenne. En dessous, vous avez du chemin à faire. Interrogez-vous sur vos réponses et celles de D. Goleman.  

« Aucune reproduction, ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur ».  A.Uzan. Date 10/03/2013

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