Le dirigeant responsable, selon Accenture.

Le dirigeant responsable, selon Accenture, doit ajouter des préoccupations et des missions nouvelles à ses responsabilités habituelles. Il doit trouver les moyens de réconcilier performance économique et impact sociétal positif, en rejetant la croyance selon laquelle les deux valeurs sont inconciliables.

Aujourd’hui il doit prendre de nouveaux engagements pour s’attaquer aux problèmes les plus urgents du monde : le changement climatique, les inégalités économiques, le défi des compétences et les conséquences négatives de certaines nouvelles technologies.

Interrogés par Accenture en 2021, la plupart des cadres dirigeants indiquaient que « devenir une entreprise véritablement durable et responsable » faisait partie de leurs grandes priorités.

Motivé par la recherche de ce que Accenture appelle le « nouveau dirigeant » (« Seeking New Leadership ») le cabinet a lancé une enquête mondiale, en janvier 2020, pour repérer les caractéristiques du dirigeant responsable.

Voyons d’abord quelles valeurs principales sont pratiquées par le dirigeant responsable et comment les plus jeunes dirigeants interrogés mettent en œuvre ces valeurs.

On verra, ensuite, comment Accenture, présente l’entreprise responsable

1. Les valeurs du dirigeant responsable.

De cette enquête il ressort que le dirigeant responsable pratique les 5 valeurs suivantes pour relever les défis sociétaux d’aujourd’hui :

-Recherche de l’inclusion des parties prenantes de l’entreprise (St) ; en pratiquant la confiance, la responsabilité et le souci de l’impact des décisions.

-Pratique de l’empathie et de l’intuition (Em) ; en suivant son instinct et en restant humble et empathique.

-Pratique de la mission et de l’engagement (Mi) ; en étant intègre, en ayant une pensée systémique et en recherchant les actions qui ont un sens.

-Pratique de l’innovations responsable ; en ayant vision technologique, créativité et souci des impacts.

-Pratique de l’esprit scientifique (In). ; en ayant un esprit critique, le goût d’apprendre et le souci de fonder les décisions sur les données

Dit autrement, le dirigeant responsable vise les objectifs suivants :

-Favoriser un environnement inclusif où les parties prenantes diverses ont une voix et se sentent à leur place.

–Libérer l’engagement et la créativité en donnant l’exemple ; en étant vraiment humain, en faisant preuve de compassion, d’humilité et d’ouverture.

-Promouvoir des objectifs communs en inspirant une vision commune de la prospérité durable pour l’organisation et pour ses parties prenantes.

-Créer une nouvelle valeur organisationnelle et sociétale en innovant de manière responsable avec les technologies émergentes.

-Trouver des voies de réussite en constante amélioration en adoptant l’apprentissage continu et l’échange de connaissances.

Ce sont bien les défis que le management de l’entreprise d’aujourd’hui doit relever.

2. Les valeurs des plus jeunes dirigeants interrogés

Voyons ce que les plus jeunes des dirigeants interrogés disent et font dans les quatre domaines ci-dessus : l’inclusion des parties prenantes, l’émotion et l’intuition, la mission, la technologie et l’innovation, l’esprit scientifique.

2.1. Inclusion des parties prenantes.

Toute entreprise comporte en général des salariés, se trouve intégrée dans un écosystème comprenant son amont (fournisseurs) et son aval (commerciaux), anime des relations avec ses prospects et clients et fonctionne dans une région et une société (nation).

Ce sont toutes les parties prenantes à l’activité de l’entreprise car elles peuvent bénéficier de ses résultats ou subir des impacts négatifs.

Le compte rendu de ce que disent les jeunes dirigeants responsables met beaucoup l’accent sur les salariés en évoquant les obligations suivantes :

– embaucher pour « élever » en formant ;

– généraliser la pratique de l’empathie :

– pratiquer l’équité salariale et l’équité raciale ;

-pratiquer la diversité.

Concernant les autres parties prenantes, ils soulignent les points suivants :

-l’économie moderne est basée sur la confiance et le partage équitable des résultats avec les partenaires amont et aval ;

-l’entreprise doit prendre sa part dans la lutte contre le dérèglement climatique, la pauvreté et l’intégration de tous, en ayant les impacts les plus positifs sur sa région et sa nation.

2.2. Emotion et intuition

Ce qui est dit, ici, concerne les valeurs du dirigeant.

-la responsabilité de tout dirigeant est que tous ses salariés doivent être bonne santé physique et morale ;

-il n’est pas question que l’entreprises fassent de gros résultats sans partager avec ses salariés ;

-l’empathie, c’est écouter pour comprendre et non pour répondre ;

-la vrai récompense d’un dirigeant est d’être authentique et apprécié des gens avec qui il est en relation ;

-le leadership, c’est l’humilité, la confiance, la générosité et le pardon.

2.3. Mission.

Voici les principes pratiqués dans ce domaine ;

-une vue claire du but est la « boussole interne » pour tous ;

-le sens de ce qui est ou doit être fait doit conduire à se poser la question permanente du « pourquoi » ; pourquoi faire ce travail et qu’est-ce que cela signifie pour moi ? » ;

-les partenariats « secteur privé – secteur public » peuvent avoir un bien plus grand impact que celui d’une entreprise, d’un gouvernement ou d’un individu.

2.4. Technologie et innovation

Trois principes sont affirmés ;

-la puissance de la science et des technologies doit être exploitée mais de façon responsable ; en donnant des garanties aux parties prenantes impactées ;

-en cas d’introduction d’une nouvelles technologie la requalification des collaborateurs doit être massive ;

-le dirigeant a la responsabilité de permettre au personnel d’acquérir l’agilité et l’apprentissage ; et chaque collaborateur a la responsabilité de concevoir sa carrière comme un apprentissage permanent.

2.5. Esprit scientifique.

Voici les principes énoncés :

-les données sont indispensables pour mesurer où nous en sommes et quoi modifier ;

-des équipes efficaces et des prises de décisions rapides exigent un bon mélange de talents, d’ancienneté et d’experts ;

-pour pratiquer le changement, il faut un objectif, des repérages de ce qu’il est possible de faire, des essais et des tests avant mise en œuvre locale ou internationale ; la diversité des points de vue et des valeurs est alors indispensable pour que les bonnes questions soient posées et les bonnes décisions prises ;

-tout dirigeant doit déléguer pour se concentrer sur les choses les plus importantes ; cela nécessite la volonté de lâcher prise mais aussi beaucoup de clarté dans la répartition des tâches ;

-on apprend beaucoup de ses succès mais aussi de ses erreurs.

3. L’entreprise responsable.

C’est celle qui est motivée par une raison d’être qui inspire son personnel et ses partenaires, favorise des performances financières durables, génèrent une valeur ajoutée et un impact positif sur son environnement ; ce qui la fait gagner et conserver la confiance de toutes ses parties prenantes.

C’est celle qui surmonte les trois obstacles indiqués dans le tableau ci-dessous.

Obstacles à l’entreprise responsablke

C’est celle qui adopte les trois changements comportementaux essentiels suivants :

– les « relations humaines » ; en détectant et en soutenant les valeurs et besoins de parties prenantes variées ;

– l’intelligence collective ; en développant des processus décisionnels centrés sur diverses parties prenantes ;

– la responsabilité à tous les niveaux ; pour que la création de valeur devienne la responsabilité de chaque employé.

C’est celle qui adopte les 10 facteurs des relations humaines et de l’intelligence collective indiqués par le tableau suivant :

Celle qui pratique les valeurs indiquées dans le graphique suivant :

Durabilité, inclusion et équité ne sont plus des options : elles sont devenues des impératifs commerciaux.

Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur.  A. Uzan.   5/11/2022.

(Source :   https://www.accenture.com/us-en/insights/consulting/activating-responsible-leadership)

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