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Constituer son portefeuille d’actifs financiers n’exige pas nécessairement de recourir à un professionnel.

S’il s’agit simplement d’épargner en obtenant un rendement supérieur à celui qu’assure le livret d’épargne (2%) ou le contrat d’assurance vie (3%), chacun peut chercher à commencer d’acquérir quelques actions et à accepter de prendre quelque risque.

L’action peut produire un dividende (rémunération des actionnaire) et une plus-value ou moins-value. Personne ne peut être sûr du résultat mais chacun doit choisir avec soin son placement.

Si le succès est obtenu et qu’on souhaite développer son portefeuille il vaut mieux respecter quelques principes.

 

Voyons les problèmes du premier choix puis ceux du développement du portefeuille avant

 

  1. Le premier choix.

Sont offerts au premier choix l’action ou la part de fond commun de placement.

L’action est une partie du capital d’une entreprise ; par exemple une action de LVMH.

La part de fonds commun de placement (FCP) est la valeur moyenne d’un ensemble d’actions géré par un professionnel ; par exemple un fonds spécialisé dans un secteur (BTP) ou spécialisé dans un type d’entreprise (PME).

Il y a autant d’actions que d’entreprises (cotées en bourse ou pas) et beaucoup de FCP souvent concurrents.

L’action est sensible aux résultats de l’entreprise et de la conjoncture, le FCP plus sensible à la conjoncture du secteur ou du type d’entreprise.

Choisir va dépendre du degré de risque qu’on accepte de prendre mais dans tous les cas il y a risque et il vaut mieux l’évaluer que de se fier à son intuition.

Sauf exception, on doit se faire une opinion au moins sommaire sur plusieurs des facteurs suivants :

-s’agit-il d’une entreprise (ou d’un FCP) classique ou d’une entreprise numérique ? On sait que l’entreprise classique a une croissance plus lente mais plus régulière, l’entreprise numérique une croissance plus rapide mais plus risquée.

– qu’elle est et quelle a été dans un passé récent la tendance d’évolution de l’actif ? (Pour estimer l’évolution probable et repérer la volatilité) ; un graphique est, ici, indispensable au début et devra être tenu régulièrement.

– qu’elle est la tendance d’évolution du secteur d’activité de l’entreprise ou du FCP ? (Optimisme ou pessimisme ?)

– qu’elle est la tendance d’évolution de la conjoncture économique générale ?

– le cours de l’action a-t-il tendance à croître plus vite ou moins vite que Cac 40 par exemple ?

– que disent sur l’action les commentateurs boursiers et en particulier son banquier ?

Il est clair que si on connait l’entreprise (ou le FCP) on peut mieux fonder son choix mais dans tous les cas deux précautions sont à prendre ;

-on ne met pas tous ses œufs dans le même panier et on garde une part plus ou moins grande de son épargne en Livret d’épargne ou assurance vie. Si l’action baisse au moment où on besoin d’argent, il faudra que l’épargne compense.

-on met en place un suivi de l’évolution de l’actif financier pour ne pas tarder trop soit à vendre soit à acheter encore.

 

  1. le choix de développer son portefeuille.

On peut désirer et avoir les moyens de développer son portefeuille. Le choix est alors entre acheter à nouveau l’actif possédé ou se diversifier en choisissant une autre action ou un FCP.

Deux précautions s’imposent alors :

-conserver ou développer l’actif de précaution possédé (voire le taux d’actif de précaution).

-éviter toute action nouvelle (ou FCP) qui évolue comme l’actif déjà possédé car, alors, le taux de risque est doublé.

Le choix de la deuxième action doit être fondé sur le même type d’étude que l’achat de la première.

Selon le degré de risque qu’on accepte, on peut acquérir des actions qui amplifient la hausse du marché des actions ou qui atténuent la chute de ce marché. Si la conjoncture boursière est bonne on peut penser qu’une action de produits de luxe croîtra plus vite que la moyenne et si la conjoncture est mauvaise il est probable qu’une action de produits alimentaires baissera moins vite.

Il y a aussi les actions des startups ou des entreprises numériques dont le prix est élevé et souvent croissant mais qui peut aussi baisser très fort et très vite.

Il est clair que le rendement de l’action (plus-value) est étroitement lié au risque qu’on accepte de prendre

 

 

  1. Les déterminants de la performance de l’action (dividende et plus-value)

Les principaux types de déterminants sont les trois suivants :

-l’évolution des résultats financiers de l’entreprise ;

-les prévisions des acheteurs d’actions ;

-la conjoncture économique et politique.

 

3.1. L’évolution des résultats financiers de l’entreprise 

L’indicateur principal est l’évolution des bénéfices de l’exploitation (Bénéfice net comptable). Cette évolution indique si l’entreprise se développe, si elle peut distribuer des dividendes et accumuler des ressources (bénéfices non distribués) pour autofinancer des projets de développement.

 

3.2. Les prévisions des acheteurs d’actions.

Elles sont alimentées par l‘évolution des résultats, les annonces de projets de développement et les avis des analystes financiers.

 

3.3. La conjoncture économique et politique

Les personnes intéressées par le marché boursier savent qu’il y a des périodes d’euphorie boursière qui font progresser quasi toutes les valeurs et des périodes de dépression qui les font quasi toute régresser, les facteurs de ces évolutions pouvant être internes ou internationales.

 

 

  1. Les indicateurs de la valeur de l’action

Source : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/marches-financiers/produits-financiers/actions-2/la-performance-des-actions/les-determinants-de-la-performance-des-actions/

 

4.1. Le PER

Le ratio cours/bénéfice (PER =price earning ratio) est un bon indicateur de la valeur d’une action car il « dit » à combien d’année de bénéfices (réalisés ou prévisionnels) correspond le cours observable de l’action.

Si l’action de la société A cotée en bourse vaut 12 euros et le bénéfice net par action est de 4 euros le PER s’établit à 12 / 4 = 3.

Mais le PER est un indice qui doit être interprété, comparé et évalué à la lueur de ses limites.

 

4.1.1. Interpréter le PER

Un PER élevé (25-30) peut indiquer que le marché anticipe une forte croissance des bénéfices dans les prochaines années mais cela peut aussi signaler que l’action est trop chère par rapport à ses résultats actuels.

C’est le cas des startups technologiques, des sociétés innovantes en biotechnologie ou d’autres entreprises à fort potentiel qui affichent souvent des PER très élevés parce que le marché anticipe une hausse rapide des bénéfices dans les années à venir.

Un PER modéré (15-25) est souvent trouvé pour les grandes entreprises stables ou les secteurs matures.

Un PER faible (souvent < 10-15) peut indiquer que l’action est sous-évaluée (opportunité d’achat ?) mais aussi que les problèmes sont à venir (baisse des bénéfices, dette, secteur en déclin…).

C’est le cas des sociétés matures ou en difficulté qui ont un potentiel de croissance limité, voire une baisse attendue des bénéfices. Le marché intègre cette réalité en valorisant moins cher les actions.

 

4.1.2. Comparer le PER

En fait, pour une évaluation plus ajustée il faut comparer le PER observé à celui d’entreprises semblables ou à la moyenne du secteur d’activité.

Certaines industries ont structurellement des PER plus élevés (technologie, santé, luxe, etc.) ; elles coutent plus cher car elles offrent des perspectives de croissance importantes.

D’autres secteurs affichent des PER plus faibles (banques, l’énergie, ou les assurances) en raison de leur stabilité ou de leur maturité économique.

 

4.1.3. Les limites du PER

-Il ne prend en compte que les bénéfices récents de l’exploitation ; si l’entreprise a fait, une ou quelques années, des bénéfices ou des pertes exceptionnelles, le PER ne traduira pas sa valeur.

-Une entreprise peut donner une image flatteuse de ses résultats d’exploitation.

-Ne sont pas pris en compte ni la capacité d’autofinancement ni la dette financière de l’entreprise qui sont déterminants de son futur.

 

4.2. Le rapport entre valeur comptable de l’action et valeur boursière (P/B (Price to Book)

Ce ratio doit être interprété car il peut signifier que l’entreprise va croître fortement ou, au contraire, qu’elle est surévaluée.

 

Vocabulaire boursier courant à connaitre :

-Les actions de « Croissance » sont les actions des entreprises qui réalisent une hausse continue de bénéfices et d’investissements (de l’ordre de 10%)

-Les actions de valeur (« value ») sont des actions jugées sous-évaluées par le marché, souvent avec un PER et un price-to-book (P/B) faibles mais aussi un bon rendement des capitaux propres.

 

On voit que le choix des actions exige des études nombreuses et que le succès n’est pas assuré mais on peut aussi estimer que seul l’échec est formateur.

 

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