Source principale = Mooc Coursera « Giving Sense to Your Leadership Experience », animé par V.Gauthier, Prof. HEC.
Tout dirigeant, d’organisation ou de service, sait bien qu’un de ses plus grands défis est de mobiliser ses collaborateurs, de réduire l’écart, parfois le gouffre, qui sépare un potentiel de talents et d’énergie se son utilisation réelle au service de l’organisation. On sait clairement que cette mobilisation exige une capacité de leadership, une capacité d’entraîner l’adhésion mobilisatrice. Mais en quoi consiste cette capacité ? Longtemps hésitante la réponse est maintenant claire parce que soutenue par quasi toutes les études. Plusieurs de ces études ont été présentées dans ce blog et une récapitulation-résumé en a été faite dans l’article https://outilspourdiriger.fr/la-capacite-de-leadership/ qui présente les trois approches suivantes : -l’approche par les compétences des dirigeants à succès ; -l’approche par les activités nécessaires pour réussir ; -l’approche par le comportement « inclusif ». De ces études, il ressort clairement que la capacité de leadership n’est pas, hors situation exceptionnelle, la capacité de donner des ordres à des exécutants supposés « mécaniquement » obéissants ; elle est capacité de mobiliser des hommes libres et intelligents. L’expertise et l’intelligence cognitive sont nécessaires mais ce sont les intelligences émotionnelles (voir D. Goleman) et les intelligences sociales (voir R. Boyatzis et Catalyst) qui importent le plus. C’est ce que vient confirmer et préciser V. Gauthier auteure de « Le savoir-relier. Vers un leadership intuitif et relationnel » et animatrice du mooc cité ci-dessus. Voyons quelles sont, pour tout leader d’aujourd’hui, les contraintes à prendre en compte puis nous préciserons les caractéristiques du leader relationnel selon V. Gauthier (HEC).- Les contraintes à prendre en compte.
Source : Mooc Coursera “Giving Sense to Your Leadership Experience”,
Le leader doit adapter son degré de directivité (directive behavior) ou de co-direction (supportive beghavior) au degré de compétence et d’engagement du groupe à diriger : c’est ainsi qu’il devra :
–diriger de façon directive (Directing) en présence de faibles compétences et de plutôt hauts engagements ;
–coacher ou convaincre (Coaching or selling) lorsque les compétences sont faibles mais perfectibles et que l’espoir d’entraîner l’adhésion existe ;
-donner confiance ou déléguer (empowering or delegating ) lorsque le leader sent qu’une fois défini et réparti le programme de travail il peut se contenter de vérifier, éventuellement corriger, la mise en œuvre;
– soutenir ou faire participer à la décision (supporting or participating) en présence de fortes compétences et de hauts degrés d’engagement
1.2. Les rôles dans le groupe de travail.
Le graphique ci-dessous présente le modèle des quatre types de rôles de D. Kantor, rôles qui sont joués dans tout groupe de travail et qui en déterminent la dynamique :
Source : Mooc Coursera “Giving Sense to Your Leadership Experience”
On peut ainsi les résumer :
–Diriger (Move) : définir la direction et la tâche ; assurer le lancement de la mise en œuvre, etc.
–Suivre (Follow): adhérer à la direction et la tâche, les soutenir, assurer la mise en œuvre, etc.
–S’opposer (Oppose) : objecter, entraîner le groupe dans une autre direction, etc.
–Observer et clarifier (Bystand) : clarifier en reformulant, poser des questions, suggérer, etc.
Tout jeune dirigeant tend à penser, au début, que son rôle est de diriger (Move) qu’il doit indiquer clairement à ses collaborateurs où aller, pourquoi, comment, avec qui, dans quel délai, etc. et qu’il doit obtenir cela par son statut et ses instructions. Le plus souvent, il recoure aussi au rôle d’opposant aux objections ou suggestions qui viennent de ses collaborateurs et qu’il voit comme des obstacles à ses objectifs. Et Il peut constater que, pendant quelque temps, ce style de leadership semble efficace.
Au bout de quelques temps, cependant, il réalise que les effets négatifs l’emportent largement sur les effets positifs : dépendance des collaborateurs qui demandent en permanence des instructions, des aides, des vérifications, des approbations etc. ; absence d’initiative et de suggestion témoignant d’un engagement minimum, etc.
Il comprend alors qu’il doit apprendre à jouer les deux autres rôles :
-le rôle de suiveur : pour encourager les collaborateurs à suggérer des idées et même à les expérimenter ;
-le rôle d’observateur-clarificateur : questionner pour mieux comprendre les suggestions des leaders informels et les aider à affiner leurs idées ; clarifier les hypothèses admises par chacun ; développer la discussion collective, etc.
1.3. Les conditions du succès du changement
On sait qu’aujourd’hui le changement, l’innovation, sont devenus la préoccupation constante de toute entreprise et le « cœur de métier » de tout leader qui doit faire préparer et définir des projets de telle sorte qu’ils soient perçus communs à un maximum de collaborateurs et en particulier aux metteurs en œuvre.
Par opposition au leadership classique appelé « transactionnel » et symbolisé par la « carotte et le bâton » on parle ici de « leadership transformationnel » et du cercle vertueux que le leader doit construire, comme l’indique le schéma suivant :
Source : Mooc Coursera “Giving Sense to Your Leadership Experience”
La première et essentielle étape est de donner du sens au projet à réaliser en présentant la vision qui l’inspire et le fonde ; c’est-à-dire, sa désirabilité (les bienfaits attendus pour l’entreprise et les collaborateurs), sa faisabilité (la capacité des collaborateurs de surmonter les difficultés), l’aide mise au service des metteurs en œuvre et la tolérance de la direction aux erreurs.
Si cette présentation est convaincante, les relations et la confiance grossissent entre le leader et ses collaborateurs. La propension à faire des suggestions croît ainsi que le degré d’engagement pour la réalisation du projet, entraînant un processus « vertueux » cumulatif.
Au total les contraintes sont considérables ; elles tendent à exiger de tout leader une forte adaptabilité mais une constante ligne directrice : obtenir l’adhésion facteur de la mobilisation.
On comprend pourquoi V. Gauthier, comme de multiples autres auteurs et experts, préconise un leadership bâtisseur de relations et donneur de sens.
Précisons ce que cela signifie.
- Bâtir les relations adéquates et donner du sens.
Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur ». A.Uzan.16/09/2017
De nombreux articles de ce blog peuvent compléter le présent article ; en particulier : https://outilspourdiriger.fr/lintelligence-emotionnelle-condition-du-leadership-1/ https://outilspourdiriger.fr/competences-du-dirigeant-et-performances/ https://outilspourdiriger.fr/le-leader-un-profil-dactivites/ https://outilspourdiriger.fr/les-comportements-dans-les-groupes-de-travail/ https://outilspourdiriger.fr/critiquer-ou-coacher-un-subordonne-defaillant/ https://outilspourdiriger.fr/partager-sa-vision-avec-ses-collaborateurs/>