Les technologies en développement concernent surtout les entreprises utilisatrices mais les autres acteurs économiques et sociaux (entreprises, consultants, Pouvoirs publics, économistes, sociologues, etc.) doivent en suivre le développement parce que ces technologies façonnent la société de demain.
Dans le tableau ci-dessous, Mckinsey présente une quinzaine d’entre-elles, les plus importantes, et positionne leur importance en développement au croisement de deux indicateurs : le score « d’innovation » traduit l’importance des brevets, de la recherche et des investissements ; le score « d’intérêt » traduit l’intensité des publications d’actualités et celle des recherches et discussions sur internet.
On voit sur le graphique que c’est l’intelligence artificielle appliquée qui réalise le score d’innovation le plus élevé et que ce sont les technologies d’énergies renouvelables et d’intelligence artificielle générative qui réalisent les scores d’intérêt les plus élevés.
McKinsey regroupe ces technologies en cinq grandes catégories : la révolution de l’IA, la construction de l’avenir numérique, les frontières de l’informatique et de la connectivité, l’ingénierie de pointe et un monde durable.
Dans cet article, nous ne présenterons que les technologies qui intéressent le plus « grand public : les 7 suivantes :
L’IA appliquée, l’IA générative, la confiance numérique et la cybersécurité, l’avenir de la mobilité, l’avenir de la bio-ingénierie, l’électrification et les énergies renouvelables, les technologies climatiques.
- L’IA appliquée
Les technologies d’IA appliquées utilisent des modèles d’apprentissage automatique pour résoudre des problèmes de classification, de prédiction et de contrôle permettant d’automatiser les activités.
https://outilspourdiriger.fr/les-intelligences-artificielles/
Son utilisation croît dans tous les secteurs malgré une certaine défiance des utilisateurs.
On observe les développements récents suivants :
-La tendance à augmenter les données pour faciliter le choix du bon modèle ou le réglage des hyperparamètres.
-L’accroissement de puissance du matériel informatique utilisé pour l’IA appliquée.
-L’insuffisant développement des ordinateurs pour faire face à la demande.
-L’ouverture à plus applications grâce à l’IA générative : génération de contenu dépendant de l’identification des modèles et les tendances de comportement.
- l’IA générative
L’IA générative décrit des algorithmes (tels que ChatGPT) capables de générer des contenus organisés (un rapport par exemple) en réponse à une simple requête ; ils peuvent aussi générer de l’audio, du code, des images, et des vidéos.
https://outilspourdiriger.fr/lia-generative-selon-mckinsey/
Au cours de l’année écoulée, des modèles plus performants sont apparus et ont suscité un intérêt croissant chez les des particuliers comme chez les organisations mais l’utilisation de cette puissante technologie comporte des risques de désinformation et d’hyper-trucages.
On observe les développements récents suivants :
-Les modèles génèrent à la fois du texte, des images, des sons et des vidéos.
-De puissants modèles « open-source » sont apparus.
-Les entreprises se voient proposer des modèles divers mais qui fonctionnent en harmonie et facilitent le travail collaboratif multifonctionnel.
- La confiance numérique et la cybersécurité
La confiance numérique dépend de la cybersécurité. Des technologies existent pour protéger des risques (l’identité numérique et l’amélioration de la protection de la vie privée, l’identité et gestion de l’accès) mais la confiance numérique dépend largement du mode d’organisation de l’entreprise.
On observe les développements récents suivant
-L’adoption de l’IA générative conduit à se préoccuper davantage des risques de cybersécurité et conduit les « grands informaticiens » à proposer des outils de protection.
-Les pouvoirs publics ont renforcé la protection de la propriété intellectuelle.
-L’achat d’outils de cybersécurité n’est plus l’apanage des responsables de la sécurité du système d’information (RSSI) et tend à être fait par des directeurs de fonctions.
-Le débat reste ouvert entre le choix des plateformes de cybersécurité et les solutions sur mesure.
Les PME tendraient à favoriser la simplicité des plates-formes mais les plus grandes entreprises préfèrent la personnalisation offerte par les meilleures autres solutions.
- L’avenir de la mobilité.
Les technologies de la mobilité couvrent les véhicules autonomes et électriques, la mobilité aérienne urbaine et les technologies de conduite autonome, de connectivité, d’électrification et de mobilité partagée.
On observe les développements récents suivants :
– La demande de véhicules électriques reste élevée, mais un ralentissement s’observe en raison de la hausse des prix et de la réduction des subventions. En revanche, l’industrie des batteries continue de croître rapidement.
-Les robots-taxis tendent à devenir une utilisation commerciale généralisée dans certaines régions (Californie).
-Le camionnage autonome atteint un moment charnière car des entreprises lancent des projets pilotes sur la route à plus grande échelle. Des start-ups commencent à faire des tests commerciaux aux USA. Les défis à surmonter sont liés à la sécurité.
– La micromobilité croit régulièrement. Certaines start-ups de trottinettes électriques ont atteint la rentabilité.
- L’avenir de la -ingénierie
La bio-ingénierie est l’application de principes d’ingénierie à la biologie, pour améliorer la santé et les performances humaines, transformer les chaînes de valeur alimentaires et créer des offres innovantes.
La combinaison des avancées biologiques et informatiques a conduit à une série d’innovations dans les produits et services des secteurs tels que la santé, l’alimentation et l’agriculture, les produits de consommation, la durabilité, l’énergie et les matériaux.
Les technologies de bio-ingénierie en matière de gènes ont le potentiel d’améliorer la santé humaine et des technologies s’appliquent à la production qui pourrait contribuer à la durabilité. Cependant, elles n’ont pas atteint la viabilité commerciale.
On observe les développements récents suivants :
-Les thérapies géniques basées sur l’ADN (CRISPR) prennent un essor considérable dans le traitement des troubles sanguins
-Les progrès de l’IA ont conduit à des progrès dans le domaine des protéines
-Les progrès dans la production de protéines alternatives et animales (viande cultivée) se poursuivent malgré les contraintes réglementaires.
- L’électrification et les énergies renouvelables
Les technologies englobent production, stockage et distribution d’énergie. Elles comprennent les sources renouvelables, telles que l’énergie solaire et éolienne ; les sources d’énergie propres des entreprises, comme le nucléaire et l’hydrogène, les combustibles durables et la bioénergie ; et les solutions de stockage et de distribution d’énergie telles que les systèmes de batteries longue durée et les réseaux intelligents.
On observe les développements récents suivants :
– La production d’énergie renouvelable augmente malgré des taux d’intérêt élevés et une attention accrue portée à la sécurité énergétique, en particulier en Europe. D’autres innovations, un soutien gouvernemental et un financement adapté seront nécessaires pour poursuivre l’élan vers la décarbonisation.
– Le soutien du secteur public à l’hydrogène augmente, mais la mise en œuvre traîne, l’adoption par le secteur privé restant relativement faible.
La lenteur de l’adoption est attribuée à la difficulté de trouver un équilibre entre la production d’hydrogène propre et la demande croissante d’électricité, aux taux d’intérêt élevés et aux incitations qui ciblent principalement de nouvelles applications au lieu de développer les utilisations existantes.
-La capacité mondiale de stockage des batteries augmente rapidement.
-Les incitations politiques visent à stimuler l’adoption des pompes à chaleur mais les installations mondiales de pompes à chaleur ont diminué en raison des coûts d’installation élevés et les prix variables du gaz naturel.
- Les technologies climatiques.
En plus de l’électrification et des énergies renouvelables, les technologies climatiques visent à réduire les effets négatifs de la consommation des ressources sur le climat, soit en éliminant le CO2, soit en produisant des objets plus faibles en teneur de carbone.
Bien que de nombreuses technologies soient techniquement viables, peu d’entre elles sont devenus suffisamment rentables.
On observe les derniers développements suivants :
-Beaucoup de grandes entreprises se sont fixé des objectifs de réduction des émissions de carbone, de consommation d’eau, de produits chimiques et le plastique.
-Des règlements de l’UE contribuent à cette réduction.
-L’adoption de solutions de technologie agricole progresse.
-Le soutien du secteur public aux initiatives de gestion du carbone augmente.
-Le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC) progresse mais reste freiné par l’insuffisance du financement.
Pour aller plus loin :
https://outilspourdiriger.fr/lia-generative-selon-mckinsey/
https://outilspourdiriger.fr/les-intelligences-artificielles/
Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur. A. Uzan. 9/09/2024