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André Uzan

Ancien universitaire

Créateur d’entreprise

Les leviers de la croissance, selon Accenture Les leviers de la croissance, selon Accenture

Les leviers de la croissance, selon Accenture, sont les axes d’actions que toutes entreprises doit, aujourd’hui, mobiliser pour faire face aux changements de son environnement et poursuivre sa croissance.

Chaque chef l’entreprise a constaté que son environnement change rapidement sous les effets des progrès de la technologie, de la concurrence internationale, de l’autonomie conquise par le client et le prospect, de l’environnement climatique et de l’évolution des valeurs sociétales.

Dans un contexte aussi complexe et dynamique mais perturbant, le dirigeant d’entreprise doit engager et maîtriser les leviers suivants de la croissance :

– Réinventer son modèle d’affaires.

– Conduire ses collaborateurs à libérer tout leur potentiel.

– Être leader en matière de développement durable.

– Adopter les innovations technologique et numérique en cours.

 

Chacun de ces leviers peut produire des effets favorables mais le plus efficace est l’activation coordonnée des leviers.

Ces préconisations résultent d’une grande enquête internationale conduite par Accenture en novembre 2022 (3 800 grandes entreprises ; 570 PDG et 570 DRH de divers pays et secteurs d’activité ; entretiens avec 17 PDG et DRH)

 

Voyons chacun des leviers repérés.

 

  1. Réinventer son modèle d’affaires.

Il ne s’agit pas seulement d’optimiser son modèle d’affaire en cours pour réduire ses coûts, ses stocks et ses délais de livraisons, ce qui reste toujours nécessaire. Il importe également de réadapter son offre et son appareil commercial pour tenir compte de l’évolution des clients, de la concurrence et des valeurs sociétales.

Il s’agit de modifier plus ou moins radicalement l’ensemble de l’organisation de l’entreprise pour l’adapter à l’évolution de son environnement.

Beaucoup d’entreprises ont changé rapidement en recourant à la technologie et à la numérisation mais peu (8%) ont réalisé cette réinvention de leurs modèles d’affaires. Celles qui l’on fait ont généré de bons résultats : 10 % de croissance supplémentaire, 13 % de plus de réduction des coûts et 17 % de plus en termes d’amélioration du bilan financier. Elles enregistrent d’autres performances : 11 % plus élevées en matière d’innovation, 32 % plus élevées en matière de développement durable et 31 % plus élevées en matière d’expérience – qu’il s’agisse d’expérience client, fournisseur ou employé.

Réinventer son modèle d‘affaire doit être une action continue et dynamique et devenir une force unificatrice de toutes les directions de l’entreprise. Mais cela exige une compréhension approfondie de la technologie, de la gestion du changement, de la communication et de la façon de tirer parti des partenaires.

Les entreprises qui adoptent cette attitude présentent les six caractéristiques suivantes :

-La réinvention du modèle d’affaires est la stratégie de l’entreprise.

-La numérisation est la source principale de l’avantage concurrentiel.

-La réinvention va au-delà des repères actuels et vise à créer de nouveaux terrains de performance.

-La gestion du changement est une compétence de base concernant, en particulier, le management des talents.

-La réinvention est considérée comme sans frontières et brise les silos organisationnels. Elle est aussi considérée comme continue, comme une capacité de changer l’entreprise continuellement.

Toutes les entreprises tendront à adopter cette attitude stratégique dans les prochaines années en se posant les questions suivantes :

-L’entreprise vise-elle l’optimisation des activités actuelles ou a-t-elle engagé la réinvention de son modèle d’affaires ?

-Se mesure-t-elle aux leaders de son secteurs ou cherche-t-elle à établir une nouvelle référence ?

-L’ensemble de l’encadrement de l’entreprise est-il engagé dans le processus de rénovation ?

 

  1. Conduire ses collaborateurs à libérer tout leur potentiel.

Cet axe d’action conduit à réaliser les deux types d’opérations suivantes :

-Recruter des talents nouveaux formés aux technologies nouvelles et former les anciens employés ;

-Favoriser l’autonomie des équipes et leur donner les moyens de collecter et de traiter les données.

Il s’agit de libérer toute la puissance que peut générer l’association des technologies, des données, des talents et de l’autonomie des équipes, pour accroitre la productivité et la rentabilité.

Un DRH performant peut être, ici, un contributeur important en raison de ses compétences en matière de recrutement et de formation mais aussi des liens qu’il peut établir avec la direction et les directeurs de fonctions.

On sait que deux caractéristiques principales distinguent ces personnes très performantes : leurs compétences pour diriger et leurs relations.

C’est ainsi que le DRH contributeur à la rénovation et à la croissance doit posséder un haut niveau de compétence en matière de pensée systémique, sens de la finance, leadership, technologie et les données, le développement stratégique des talents et le sens des affaires.

Il est également plus susceptible de coopérer et d’influencer la direction et les directeurs de fonction pour obtenir les deux types de résultats suivants

-Donner la priorité aux collaborateurs de l’entreprise et vérifier le degré de satisfaction au travail.

-Favorisez une collaboration sans frontières, optimisée par les données

 

  1. Être leader en matière de développement durable.

Comme la révolution numérique, le développement durable a commencé à métamorphoser les méthodes de travail et les modes de vie. Selon Accenture, le développement durable dépasse largement la transition vers une économie décarbonée, il concerne aussi les questions sociales et de gouvernance (ESG=Environnement, Social et de Gouvernance).

Le critère environnemental tient compte de la gestion des déchets, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la prévention des risques environnementaux.

Le critère social prend en compte : la prévention des accidents, la formation du personnel, le respect du droit des employés, la chaine de sous-traitance et le dialogue social ; ou encore la promotion de l’inclusion et la diversité.

Le critère de gouvernance vérifie l’indépendance du conseil d’administration et la présence d’un comité de vérification des comptes.

Il est nécessaire dans une stratégie de développement durable et d’investissement responsable de relier la performance financière d’une entre7prise à son impact environnemental et social.

Les entreprises qui mettent l’accent sur les questions ESG affichent de meilleures performances financières que leurs pairs et génèrent jusqu’à 2,6 fois plus de valeur pour leurs actionnaires.

Mieux encore : pour les dirigeants qui ont répondu à l’enquête, le fait de placer la durabilité au cœur du modèle d’affaires joue un rôle essentiel lorsqu’il s’agit de protéger l’entreprise contre les instabilités et de jeter les bases de la sécurité, de la croissance et de la résilience. Depuis l’accélération de la transition vers la neutralité carbone jusqu’à la mise en place de chaînes de valeur plus efficientes, ces dirigeants prennent des mesures afin d’intégrer la durabilité dans leurs opérations.

Toutefois, pour que ces initiatives réussissent, les différentes parties prenantes doivent comprendre le lien qui existe entre les valeurs sociétales et la rentabilité et garantir un impact social et des performances financières qui renforcent la confiance de toutes les parties prenantes.

 

  1. Adopter les innovations technologique et numérique en cours.

Les révolutions technologiques et numériques en cours bouleversent l’entreprise et élargit ses champs des possibles.

L’automation et la robotique ainsi que la digitalisation et les assistants numériques à la décision redéfinissent les méthodes de travail et les modes de vie mais aussi donnent naissance à de nouveaux modèles d’affaires.

L’automation doit continuer à réduire les coûts et les délais et à améliorer la qualité.

Mais c’est la numérisation qui permet plus de rapidité et d’agilité dans la collecte et l’exploitation des données et rend possible l’utilisation de l’intelligence artificielle, de la réalité virtuelle (RV) et de la réalité augmentée (RA).

En fait, investir en technologie et numérisation n’est plus un choix mais une obligation. Et les petites mises à niveau ne suffisent plus. Les innovations technologiques et numériques sont devenues des impératifs stratégiques qui concernent tous les aspects de l’entreprise, particulièrement la relation au prospect et client, mais de façon plus générale la capacité de résilience et de croissance.

Le noyau numérique, potentiel de réinvention et d’innovation de rupture, devient la source principale de l’avantage concurrentiel en rendant interopérables les activités en silos.

Le noyau numérique se compose de trois couches

– Une couche d’infrastructure et de sécurité : une base informatique moderne, basée sur le cloud, automatisée, agile et sécurisée dès sa conception.

-Une couche d’applications et de plateformes.

-Une couche de données et d’IA pour rendre les données de l’entreprise accessibles à grande échelle et utilisables pour la décision et les applications d’IA.

 

La construction de ce noyau numérique est une œuvre continue qui incorpore de nouvelles technologies et capacités commerciales. Mais le potentiel d’effets bénéfiques est très grand ; réinventions des tâches des collaborateurs, nouvelles méthodes de travail grâce à l’automatisation des activités répétitives, concentration sur les activités de grande valeur.

Combiner la puissance de la technologie, de la numérisation et de l’ingéniosité humaine est la condition de la réinvention du modèle d’affaire et de la croissance.

 

Le repérage et la définition des leviers faits par Accenture sont d’autant plus incontestables qu’ils correspondent aux préconisations de la plupart des experts.

La présentation synthétique qui en est faite est utile à tout dirigeant et peut l’aider dans le difficile problème de la mise en œuvre.

 

(Source : https://www.accenture.com/fr-fr/insights/five-key-forces-of-change)

 

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Aucune reproduction ne peut être faite de cet article sans l’autorisation expresse de l’auteur.  A. Uzan. 26/06/2023.